Un standard (2025)

La notion de « standard » renvoie aussi bien aux standards téléphoniques pour les victimes de violences sexuelles qu’au standard musical que constitue le répertoire de l’opéra baroque. Quel lien tisser entre ces deux choses, a priori sans aucun rapport. Certes la musique classique est très mise à mal dès lors qu’elle sert de musique d’attente, mais la libération de la parole que permet notre époque peut donner un nouvel écho au livret du répertoire parmi plus violents.

Jouir avec un tyran entre deux carnages, c’est en quelques mots l’argument du Couronnement de Popée de Monteverdi. Récemment, nous nous demandions si la recherche du plaisir, la construction d’une sensualité intense n’était pas plus difficile lorsqu’on a, comme aujourd’hui, aussi besoin de reconnaître la sexualité comme un lieu de violence et de sidération. Avec cette création, nous voudrions relever ce pari et chercher comment la musique et le son peuvent être la source de ce plaisir nouveau. Un plaisir du temps de la guerre.

En passant par l’oralisation et l’écoute des sexualités de toustes, Un Standard cherche à réinscrire la sexualité dans le champs de l’audible, du langage et de la parole commune et publique, afin de pousser sa sortie du champs de la violence et de la domination.

Au plateau, en formation concert, nous créerons donc une cellule d’écoute d’un nouveau genre, mêlant musique et témoignage, voix synthétique et lyrique, non plus cette fois pour dire les violences qui font encore notre époque, mais pour élaborer le plaisir nouveau qu’il serait aujourd’hui possible de poursuivre malgré elles.

Et puis comme cet opéra, nous formons dans la vie un duo. Alors tout tombe bien.

Avec Daphné Biiga Nwanak, Baudouin Woehl et Manon Xardel

Production Daphné Biiga Nwanak et Baudouin Woehl (Palabres Palabres)

Coproduction : La Pop